Julie Allemand se montre très excitée par son retour à Liège.
Liège Panthers – Lyon, c’est l’affiche du Groupe J, de ce mercredi soir (20 h 30), dans le cadre de la troisième journée en EuroCup Women.
La venue du club du président Tony Parker déchaîne les passions. La raison tient en un nom : Julie Allemand. La meneuse belge de l’ASVEL est de retour sur ses terres.
Plus de 1 500 personnes (le Country Hall peut en accueillir 5 500) ont déjà annoncé leur présence, dont près de 150 de «son» club formateur du BC Alleur. «C’est la première fois à Liège qu’un match de basket féminin provoque autant d’engouement, souligne le coach liégeois Pierre Cornia. On annonce même la venue de la RTBF. Quelque part, pour notre club, le match est déjà réussi. C’est une affiche rêvée.»
De retour dans le club de Lyon, après un passage d’une saison à Montpellier, la meneuse des Belgian Cats est, elle aussi, impatiente d’évoluer devant un public qui sera très probablement majoritairement acquis à sa cause.
«C’est un moment plus que spécial pour moi», souligne celle qui a grandi à Juprelle. «Je suis excitée et trop heureuse. C’est la première fois que je vais revenir jouer chez moi. C’est différent de quand j’évolue avec l’équipe nationale, car les matchs à domicile se font habituellement à Courtrai. Donc, à deux heures de chez moi. Ici, c’est vraiment à la maison. J’ai des amis qui ne connaissent quasiment rien au basket et qui vont venir me voir tellement l’événement est rare. C’est un moment unique. J’ai eu de nombreuses demandes pour ce match. J’ai hâte de jouer devant ma famille et mes amis.»
Au moment de faire son entrée sur le parquet liégeois, le cœur de celle que beaucoup surnomment affectueusement Ju battra sans doute un peu plus fort encore qu’à l’accoutumée. «J’espère qu’elle ne sera pas trop émue», nous confie Elsa Aerts, sa grand-mère et supportrice numéro un qui a rendu visite à sa petite-fille à Lyon pas plus tard que la semaine dernière.
Et quand on lui demande si elle sera présente, la réponse fuse. «Oh oui, bien sûr, que j’y serai. Je suis très heureuse qu’elle puisse jouer devant son public et très émue par l’engouement que cela suscite.»
Plus qu’une confrontation sportive, cette affiche est avant tout considérée comme une fête du basket. «Quand on voit le chemin parcouru par Julie, c’est super», note le coach Cornia qui se souvient de l’époque où il entraînait une certaine Julie Allemand qui signait ses grands débuts en Division 1 avec Sprimont. «Aujourd’hui, elle évolue en WNBA et fait partie d’une des meilleures équipes d’Europe.»
«Elle évolue en WNBA et dans une des meilleures équipes d’Europe»
Le technicien ne se fait d’ailleurs guère d’illusion quant à l’issue du match. «Il faut rester réaliste. On se battra jusqu’au bout avec nos forces, mais mon équipe est principalement constituée d’étudiantes qui vont notamment au cours le mercredi après-midi. En face, ce sont des joueuses professionnelles qui s’entraînent full-time. On a quand même montré nos limites au niveau de la préparation face à ce type d’équipe.»
Il ne devrait effectivement pas y avoir photo, ce soir, même si le début de saison de Lyon n’est pas optimal (1/2 en EuroCup notamment).
«C’est loin de ce qu’on aurait voulu ou espéré, confirme Julie Allemand. On est favori, que ce soit en EuroCup ou en championnat de France. On doit toujours assumer ce statut. Nos premières défaites ont été difficiles à accepter, mais on a pris beaucoup de recul et on reste positif. On a un nouveau coach (NDLR : le Français Pierre Vincent a succédé à Valery Demory, le nouveau coach des Belgian Cats) qui nous demande beaucoup de choses qu’on n’a pas l’habitude de faire. Il nous répète tous les jours que ça prend du temps et qu’il ne fait pas attention au résultat final mais à l’évolution qu’on fait au fur et à mesure des matchs, des jours et des semaines. C’est un processus qui va prendre du temps mais avec le temps, le travail et l’envie, ça devrait prendre. Les objectifs sont clairs, on veut jouer à fond sur les trois tableaux (NDLR : EuroCup, championnat et Coupe de France) et décrocher des titres. Mais la saison est longue et c’est à nous de nous construire au fur et à mesure de celle-ci.»
Avec une équipe taillée pour l’EuroLeague, Lyon est l’un des grands favoris au titre européen. Ses ambitions sont grandes. «C’est encore plus professionnel que quand je l’ai quitté, poursuit Julie Allemand. Je suis contente d’être retournée là-bas. On travaille beaucoup : musculation, entraînements basket et vidéo. On a de grosses semaines et de gros matchs en championnat, surtout qu’on a commencé à enchaîner avec l’EuroCup. On n’a donc plus spécialement de jour off automatique le lendemain de match.»
Ce mercredi, dans la principauté de Liège, le drapeau français aura une connotation un peu particulière dans le cœur des Belges. «J’espère de tout cœur que Lyon va gagner, conclut la grand-mère de la meneuse. Et j’espère que Ju va pouvoir jouer un beau match devant tout ce public.»