Débordées, les associations appellent l’État à l’aide pour héberger les exilés. L’État, lui privilégie le contrôle renforcé de la frontière
Autour du brasero, une dizaine d’hommes, traits tirés, tendent les mains. Sous la tente offerte par Médecins sans frontières, et qui abrite d’ordinaire des hôpitaux de campagne sur les lieux de catastrophes naturelles (séismes à Haïti ou au Népal, typhon aux Philippines) les derniers arrivés, après une périlleuse traversée de la frontière franco-italienne, une vingtaine encore cette nuit, dorment à poings fermés. Afghans, Iraniens, Irakiens, Maghrébins : la plupart sont sur les routes depuis deux, trois ans. Beaucoup ont été retenus de longs mois dans les camps de réfugiés en Grèce, en Turquie, dans les Balkans. Beaucoup espèrent désormais rejoindre la Belgique, puis l’Angleterre ou l’Allemagne. « J’y ai des amis qui peuvent m’aider », estime Mohammed, un ing