Frédéric, 41 ans, a écopé d’une peine de travail de 60 heures ou six mois de prison par le tribunal correctionnel de Liège pour avoir commis une rébellion armée envers la police lors d’une manifestation anti couvre-feu qui s’est déroulée à Liège le 28 novembre dernier 2020. En réalité, il s’agissait de la deuxième manifestation du genre à Liège. Lors de cette édition, il y a eu des échauffourées avec la police. Environ cinq-cent personnes se sont rendues à la manifestation. Elles ont refusé de se disperser. Elles ont protesté à l’aide de pétards, ou encore des fumigènes.
Cette nuit-là, environ trois-cent-cinquante personnes ont été arrêtées administrativement et cinquante ont été ramenées à l’hôtel de police pour vérification d’identité. Dix-sept personnes ont été écrouées. Alors que les manifestants se trouvaient sur le pont Maghin, deux personnes ont tenté de forcer un barrage en fonçant sur les policiers à vélo. L’une d’elles, Frédéric, a comparu devant le juge. « Je n’étais pas à la manifestation », a déclaré Frédéric lors de son premier passage devant le tribunal correctionnel de Liège. « J’étais chez des amis et j’allais chez un autre ami pour y passer la nuit parce quelle n’ai pas de domicile. » L’homme s’est étonnamment retrouvé en plein milieu des manifestants… « Je me suis rendu compte que c’était très mouvementé. Je ne me suis pas du tout servi de mon vélo comme arme », a-t-il poursuivi. « J’ai voulu passer entre le cordon de police et une barrière de travaux pour aller plus vite me réfugier. Un policier m’a attrapé. Ils m’ont mis à terre. Un policier m’a mis un genou sur le cou. J’ai eu très peur. Je n’arrivais plus à respirer.”
La juge lui avait alors demandé si il estimait avoir été agressé. “Ouais, on peut parler d’agression. Ils m’ont pris et m’ont jeté sur le sol, sans rien dire. » Frédéric a rentré un certificat médical pour une incapacité de travail de 15 jours. Mais ce certificat a été dressé plusieurs jours après la manifestation. Il avait déclaré que de nombreuses personnes avaient assisté à la scène et pouvaient témoigner. Aucune des personnes qu’il a mentionné n’a répondu aux convocations de la police. Un seul homme a déclaré que les policiers criaient, mais il se trouvait de l’autre côté de la Meuse au moment des faits et n’a vu aucun coup qui aurait été porté à Frédéric. “Les policiers ne m’ont pas demandé de m’arrêter dans mon souvenir des faits”, a-t-il déclaré. “Je n’aurais pas dû essayer de passer le cordon policier. Mais ils m’ont attrapé et mis par terre. Ils étaient une dizaine de policiers. J’ai eu des coups de matraque. Ils ont essayé de m’étouffer. J’ai souffert de ça psychologiquement. Je me suis retrouvé en cellule. Psychologiquement, j’ai beaucoup souffert de cette arrestation.” Le tribunal a estimé que la rébellion armée était établie.