Leader invaincu du championnat de France (Ligue A masculine) avec six victoires, le Tours VolleyBall a entamé son marathon européen par un facile succès (3-1) en 32e de finale aller de la Coupe de la CEV contre le Dynamo Draisma, mercredi aux Pays-Bas. Un aimable hors-d’oeuvre avant d’enchaîner avec le choc contre Montpellier (4e), ce samedi à domicile en championnat (LAM), et la poursuite de ses joutes continentales. Avec une faim inextinguible de victoires.
Même pas peur. Si le Tours VolleyBall (TVB) est un habitué des soirées européennes, il a assuré l’essentiel à Apeldoorn pour la première marche de ses joutes continentales ce mercredi (3-1). » Nous avions peu de chances, quand même, de perdre aux Pays-Bas, avoue Pascal Foussard, le manager tourangeau. Notre champion olympique Kevin Tillie nous a porté pour une victoire en quatre sets. C’est logique après une troisième manche perdue car jouée en dilettante. Mais on reste sur le fil du rasoir. » La faute à un début de saison cauchemardesque qui a vu le TVB entamer la LAM avec trois blessés majeurs, dont le pointu brésilien Aboubacar Dramé Neto.
« Malgré mon expérience, j’ai passé quelques nuits blanches, reconnaît Pascal Foussard. On a cherché et on n’a pas trouvé de remplaçant idoine (à la star brésilienne, ndlr). » Si le TVB prospecte toujours, la saison est encore trop récemment entamée pour recruter la perle rare. Alors le choix du joker médical du TVB s’est porté sur l’expérimenté Kamil Baranek … qui n’est pas un pointu. « Mais les jeunes (Toledo, Dérouillon) et Kamil, qui remplacent Neto, ont bien pris leur responsabilités et font tourner l’équipe. Kévin Tillie est impressionnant en réception et en attaque. Ils me font gagner du temps. On est invaincus mais à un moment donné on va prendre un éclat », craint Foussard
Une première défaite contre Montpellier, pour le choc de la septième journée de LAM ce samedi ? Le madré directeur sportif tourangeau reste humble: « L’équipe d’Olivier Lecat est une des deux, trois meilleures formations de notre championnat. Leur quatrième place actuelle le prouve après une saison régulière précédente terminée en tête. Le TVB reste moins bien armé que Montpellier ! Ils ont la plus grosse armada du championnat avec Chaumont et ils sont complets. » Un ange passe … car avec son champion olympique Kévin Tillie, le leader tourangeau est aussi bien armé.
Montpellier va « se jauger »
Toutefois, Montpellier (MHSC-VB) revêt tous les atours pour être le premier tombeur de Tours. Après une défaite inaugurale « due aux manques d’automatismes », la formation héraultaise a retrouvé sa solidité entretenue ces derniers mois (4 victoires en 6 journées).
« Le TVB et sa salle de Grenon sont redevenus une forteresse », avertit le coach languedocien Olivier Lecat, qui pointe « la force mentale exceptionnelle de cette équipe tourangelle »: « Elle débute peut-être les matchs un peu mollement mais il faut dire qu’elle fait confiance à de jeunes joueurs qui réalisent un début de saison remarquable et ne dispose pas de pointu de métier avec la blessure de Neto. Mais quand elle arrive dans le money time vers 16-18 points, cette formation fait preuve d’une énorme force collective. Le TVB est solide au moment où ça compte ». C’est alors méconnaître le MHSC-VB de croire qu’il part en Touraine en victime expiatoire. « On part dans la sérénité, affirme Olivier Lecat. On va se jauger avant les échéances européennes qui arriveront à la fin de l’automne. »
Car comme son adversaire de samedi, Montpellier va entamer les joutes européennes en Coupe de la CEV. Les Héraultais seront opposés en 16es de finale à l’Olympiakos. « On va bientôt jouer tous les trois jours, comme Tours. Si on n’est pas en place et solide à Grenon, on va dérouiller, insiste Lecat. Mais c’est une période très intéressante à jouer, les garçons adorent évoluer sur les parquets deux fois par semaine et voyager à l’autre bout de l’Europe. Je ne redoute pas plus cette parenthèse européenne, au contraire, ça forge un homme. » Un homme sans doute, mais un groupe aussi, comme on peut l’espérer à Tours.
Dernier vainqueur français de la Coupe de la CEV en 2017, le TVB jouera son 32e de finale retour quatre jours après le choc contre Montpellier. « Coupe, championnat, CEV… le TVB est boulimique de titres. Une année sans titre, ça va, mais deux saisons blanches, c’est trop, insiste Pascal Foussard. Même si on est en reconstruction, il faut un titre en 2022 et le championnat est notre priorité. » Tours a entamé une semaine capitale dans sa quête absolue de couronnes. Une semaine pour se jauger.