Les avocates des parties civiles ont affirmé devant le jury que les deux accusés avaient préalablement mis au point leur projet criminel.
BELGA
Les avocates des parties civiles ont soutenu mercredi matin devant la cour d’assises de Liège que Michel Den Hondt et Damien Nagy étaient bien auteur et coauteur des faits commis sur Émile Beauwin, un Liégeois tué pour faciliter le vol de sa voiture.
Me Baldo et Me Chichoyan ont affirmé devant le jury que les deux accusés avaient préalablement mis au point leur projet criminel.
Michel Den Hondt (48 ans) et Damien Nagy-Bonnecaze-Laborde (31 ans) sont accusés d’avoir commis les faits qui ont causé la mort d’Émile Beauwin, un Liégeois âgé de 59 ans souffrant de déficience mentale. Émile Beauwin s’était fait voler sa voiture et divers objets le 4 mai 2018 au matin. Son corps avait été retrouvé abandonné en pleine campagne à Bierset.
Les avocates des parties civiles, Me Isabelle Baldo et Me Daisy Chichoyan, ont évoqué la personnalité de la victime. « Émile Beauwin, qui souffrait de déficience mentale, a grandi sans l’amour maternel dont les deux accusés ont bénéficié. Il est le seul qui n’a pas eu de mère aimante et il a grandi alors qu’il était placé en pensionnat, élevé par des éducateurs entre l’âge de 5 ans et ses 21 ans. Il a ensuite été pris sous l’aile de sa sœur », a détaillé Me Baldo.
Me Baldo a dépeint la personnalité dépourvue d’empathie de Michel Den Hondt, qui se situe à la limite de la psychopathie selon les experts. « Cette personnalité éclaire la manière dont les faits ont été commis. Quant à Damien Nagy, c’est « Jean qui pleure ». Ce qui lui arrive, ce n’est jamais de sa faute. Ses ennuis sont toujours dus à des considérations externes. Il est dans le théâtralisme, il surjoue », a souligné l’avocate.
Émile Beauwin était un homme qui n’avait de problème avec personne. Mais il a été tué pour une somme escomptée de 4.000 euros. La partie civile a précisé que cet homme a été agressé dans un garage et a ensuite agonisé dans le coffre de sa voiture avant de recevoir d’autres coups d’extincteur et de marteau. « Il a dû se voir mourir de manière atroce », a regretté Me Baldo.
Selon Me Daisy Chichoyan, tant Michel Den Hondt que Damien Nagy doivent être déclarés coupables du vol et du meurtre commis pour en assurer l’impunité ou le faciliter. « Tous les deux sont à l’origine du projet criminel. Den Hondt décide et Nagy suit », a soutenu l’avocate.
Selon la partie civile, plusieurs éléments démontrent le fait que Michel Den Hondt et Damien Nagy sont auteur et coauteur des faits. Damien Nagy a bien posé des actes de participation avant, pendant et après la scène d’agression.
Damien Nagy avait besoin d’argent pour payer les opérations de son compagnon de l’époque, devenu depuis officiellement sa compagne après une transformation physique. Michel Den Hondt était privé d’une partie de ses revenus, car il ne bénéficiait plus d’allocations de mutuelle. Voisins d’appartements, Michel Den Hondt et Damien Nagy avaient la volonté de quitter un immeuble insalubre. Ils devaient quitter l’endroit pour le 30 juin et avaient besoin d’argent. « C’est dans cette situation économique et sociale difficile qu’ils ont fomenté à deux ce projet criminel », a soutenu Me Chichoyan.
La partie civile a encore insisté sur la naïveté de la victime, sur la planification d’un rendez-vous, sur les recherches préalables effectuées par Den Hondt sur la manière de dissoudre un corps, sur la présence de Damien Nagy lors de la première scène d’agression, sur la violence des faits et sur la vulnérabilité de la victime. « 25 coups portés et cinquante lésions. Ils sont tous les deux coupables des faits », a plaidé Me Chichoyan.