Jamais il n’avait pensé à faire un livre. Ni même exposer. Mais, débordé par la durée du sujet, comme l’ont été aussi les délogés par la durée de leur séjour à l’hôtel, Anthony Micallef, photoreporter indépendant installé à Marseille, n’a pu se contenter de publications dans la presse nationale, « que les gens ici lisent peu ». Il fallait poser les choses dans la pierre, les stabiliser, au-delà de la rapidité journalistique. Pour que quelque chose reste. Avec son projet Indigne Toit, il a voulu donner une visibilité à ceux qui, à la suite de l’effondrement mortel de deux immeubles rue d’Aubagne le 5 novembre 2018, ont fait les frais des arrêtés péril imminent en cascade qui ont suivi, victimes aussi du fléau du mal-logement qui frappe la ville.&q