Les premiers témoins de moralité ont été entendus vendredi matin devant la cour d’assises de Liège au procès de Michel Den Hondt (48) et Damien Nagy-Bonnecaze-Laborde (31), accusés d’avoir commis le meurtre d’Emile Beauwin (59) pour faciliter le vol de sa voiture. Ce dernier, qui souffrait de déficience mentale, a été décrit comme un homme gentil, qui aimait la vie et ses petites routines.
Emile Beauwin s’était fait voler sa voiture et divers objets le 4 mai 2018 au matin. Son corps avait été retrouvé abandonné en pleine campagne à Bierset.
Les jurés ont pu entendre les témoignages des proches de la victime, entendus au cours de l’enquête de personnalité. La nièce d’Emile Beauwin a rapporté qu’il avait longtemps vécu au sein du cercle familial. « Il faisait partie de notre famille et a longtemps vécu avec nous. C’était mon tonton, celui qui a participé à mon apprentissage de la vie », a indiqué sa nièce.
Emile Beauwin souffrait d’une déficience mentale qui pouvait être rapidement perçue. Sa famille le décrit comme un homme un peu simple d’esprit qui, à une période de sa vie, entendait des voix. « Il n’avait pas les facultés intellectuelles d’une personne de son âge. Sa voix était particulière et il parlait fort avec des gestes », a précisé sa nièce.
Emile Beauwin a aussi été hospitalisé en institution, puis en habitation protégée et médicalisée pendant 12 ans. Il a ensuite occupé un studio, car il était capable de vivre seul, de faire ses comptes et de gérer sa vie.
« Il avait voulu quitter l’environnement protégé, car il était apte à vivre seul. Emile avait ses routines, dépendantes de certains jours. Il aimait aller boire son café, aller à la piscine, aller à la friture ou regarder le journal télévisé. Il avait sa tournante. Le dimanche était consacré à la visite de son papy. Il était très organisé et il aimait que les choses soient prévues à l’avance. Il fumait mais ne buvait pas d’alcool. Mais il n’aimait pas qu’on chamboule sa vie: c’était tonton! », a indiqué la nièce de la victime.
Les proches d’Emile Beauwin l’ont décrit comme un homme économe. Il avait gagné un peu d’argent au tiercé, ce qui lui avait notamment permis de solder son prêt de voiture. Econome, il dépensait peu, sauf pour s’acheter des montres ou de beaux t-shirts.
Le beau-frère d’Emile Beauwin, qui l’a hébergé pendant de nombreuses années, l’a décrit comme un homme sociable. Il était très gentil et adressait facilement la parole aux autres. « Il était gentil et courageux. Il était parfois difficile à comprendre, mais il était d’une gentillesse incroyable. Peut-être était-il trop confiant avec les gens », a indiqué ce témoin.