Bipolaire, l’homme a des comportements agressifs et a une addiction à l’alcool et au cannabis
La cour d’appel de Liège a prononcé une décision d’internement à charge d’un Liégeois âgé de 41 ans qui était poursuivi pour avoir commis toute une série de faits de violence. Ainsi, le 13 décembre 2017, une avocate a eu la malchance de croiser l’intéressé alors qu’elle circulait avec un collègue sur le boulevard d’Avroy à Liège. L’avocate et son accompagnant ont été abordés par un individu qui leur a demandé s’ils avaient de l’argent. En réaction à leurs réponses négatives, le suspect a violemment giflé l’avocate au visage avant de partir tranquillement… Quelques semaines plus tard, le 9 janvier 2018, l’intéressé a, une nouvelle fois fait parler de lui. Vers 20 h 45, il s’est présenté dans une pizzeria située rue Crève-Coeur à Liège. Le gérant est sorti à l’extérieur de l’établissement pour fumer une cigarette. Il a alors été mis en présence d’un homme armé d’un couteau qui lui a réclamé “la caisse” en brandissant son arme.
Vers 21h15 une jeune femme regagnait son domicile à vélo, dans la rue Hors Château à Liège. Arrivée à hauteur de son domicile, elle est descendue de son vélo et alors que l’individu est arrivé à sa hauteur, il lui a dit “donne moi argent”. L’homme avait l’air menaçant et il était porteur d’une canette de bière. Lorsque la jeune femme est remontée sur son vélo, l’individu a porté un coup au niveau de la roue arrière de la bicyclette. Un comportement qui a provoqué la chute de la jeune femme au sol.
La même soirée vers 21h30, le suspect s’est présenté à la porte d’entrée de l’habitation d’une dame, dans la rue des Brasseurs à Liège. L’individu a menacé la victime d’un couteau dès que celle-ci a ouvert la porte. Un collège d’experts a été désigné par le tribunal. Il a rendu un rapport dans lequel il a conclu “au moment des faits et au moment des vacations d’expertise menées, l’intéressé était atteint d’un trouble mental abolissant sa capacité de discernement et de contrôle de ses actes, en l’espèce un trouble bipolaire de type 1, et cela indépendamment de tout traitement médicamenteux.” Le collège a estimé que le lien causal entre l’effet et le trouble mental apparaît hautement probable.
L’intéressé était bien sous traitement médicamenteux, mais il l’a arrêté de sa propre initiative. Il est également apparu qu’il consommait quotidiennement de l’alcool et du cannabis. Des substances qui ont aggravé son état. La cour a considéré qu’il existait “un faisceau d’éléments convergents permettant de conclure que le prévenu est, au jour du présent arrêt, toujours atteint d’un trouble mental qui aboli ou altère gravement sa capacité de discernement ou de contrôle de ses actes. L’amélioration ou la stabilisation de son état qui reste fragile ne peut dépendre de la seule bonne volonté du prévenu et de ses proches. Il n’apparaît pas contestable au regard du contenu du rapport qu’il existe un danger que le prévenu commette de nouveaux faits, qualifiés de crimes ou délits, portant atteinte ou menaçant l’intégrité physique ou psychique de tiers en raison de son trouble mental éventuellement combiné avec d’autres facteurs de risques. »